UNE ENFANCE DANS LE MILIEU ARTISTIQUE
Marie-Thérèse Espelt, dite Mithé, naît en 1923 en Camargue et grandit dans un environnement très créatif, fait de figures intellectuelles locales importantes. Son grand-père, sculpteur de bois, la plonge dans son univers peuplé d’artistes et d’écrivains (Frédéric Mistral, Prix Nobel de la littérature de 1904 et Jean Hugo, l’arrière petit-fils de Victor Hugo, entre autres) qui forgent sa vision du monde et sa posture artistique. C’est donc sans surprise que Mithé Espelt se dirige vers des études de sculpture et de dessin aux Beaux-Arts de Montpellier à l’âge de 16 ans, avant d’être sélectionnée pour entrer à l’école de Formation Artistique de Fontcarrade destinée à former les meilleurs céramistes français de sa génération, quatre ans plus tard.
DES DÉBUTS PROMETTEURS
C’est à Paris et en pleine guerre qu’elle commence sa carrière dans l’Atelier Lydia Chartier de Nathalie Pol, où elle crée des boutons en céramique colorés pour des maisons de haute couture. Elle prend rapidement la gestion de la production de l’atelier et y apprend notamment à maîtriser les subtilités de l’utilisation de l’or, dont elle se servira tout au long de sa carrière.
De retour en Camargue à la fin de l’année 1946, elle installe son atelier de céramique dans une dépendance de l'hôtel de Bernis, hérité de son grand-père. Elle y fabrique d’abord des poteries dans l’air du temps qui lui assurent rapidement une certaine renommée. Puis elle commence à réaliser des collections de bijoux distribuées par les boutiques Souleiado, suivies d’accessoires “féminins” : miroirs, coffrets à bijoux, boutons, porte-clés…
UN SUCCÈS ANONYME
Mithé Espelt abandonne alors la poterie traditionnelle et décide de se consacrer à la réalisation de ces petits objets du quotidien destinés aux femmes, objets qu’elle veut accessibles à tous les budgets. Aussi, elle choisit de ne pas les signer afin de préserver une simplicité dans la création, mais aussi son anonymat et sa liberté. Elle offre alors aux femmes, qui viennent d’obtenir le droit de vote, la possibilité de choisir leurs propres accessoires et les interroge, au passage, sur les notions de désir et de séduction.
Elle se marie en 1951 avec Maurice Figère, avocat de profession qui décide d’abandonner son métier pour la seconder dans son travail. Ensemble, c’est une vie d’artistes qu’ils se construisent : voyages, cultures et nature seront sources d’inépuisable inspiration pour les créations de Mithé.
L’univers de la céramiste, dans lequel on retrouve oiseaux et fleurs, se veut joyeux, coloré et poétique. Pour Antoine Candau, auteur d’une biographie sur Mithé Espelt à laquelle elle a elle-même collaboré, il s’agit même du “luxe discret du quotidien”. Du bleu, du rose, du doré, ce sont des couleurs ensoleillées que l’on retrouve dans les œuvres de Mithé Espelt, une céramiste inconnue de son vivant qui sort aujourd’hui de l’ombre.
La céramiste, décédée en 2020, a exercé jusqu’en 2000. C'est désormais sa fille Marion de Crécy que l'on retrouve dans son atelier.
Une de ses créations est disponible à la vente sur notre site, juste ici.
Sources : https://mithe-espelt.online https://www.art-angelux.com/espelt